jeudi 24 septembre 2015

Et si François Hollande ne se trompait pas



Et si sa vision se réalisait : sortir du chômage, relancer la France en développant l’offre tout en relançant la demande, en aidant les plus pauvres, les plus précaires à s’en sortir, afin de conserver notre état providence que l’Europe et le monde nous envient.
Et si les mesures en direction des plus pauvres et des précaires portaient leurs fruits : augmentation du RSA, aides aux femmes seules, augmentations des fonctionnaires de catégories C et des B (en début de carrière) allocations familiales mieux réparties, baisse du quotient familial, augmentation significative de l'allocation de rentrée scolaire, bourses d'étudiant revalorisées pour les familles à faible revenu, revalorisation du minimum vieillesse, revalorisation des Aides au logement, accès à la CMU élargi, tiers payant, frais bancaires en cas de découvert plafonnés, les exploitants agricoles peuvent toucher des indemnités journalières en cas d'arrêt maladie..... Et bientôt la prime d'activité qui augmentera de 10% le pouvoir d'achat des travailleurs précaires ou modestes...
Et si les dernières statistiques lui donnaient raison : moins de précaires, les plus pauvres moins pauvres, en ayant toujours la jeunesse au cœur du projet.

Et si c’était cela être de gauche, sa raison d’être : s’occuper des plus pauvres, des plus démunis, des  jeunes, des plus fragiles.

jeudi 14 mai 2015

Et si Emmanuel Todd déraillait?


Dans son dernier livre, Qui est Charlie ?, Emmanuel Todd s’autorise à qualifier les solidaires du 11 janvier de France blanche, bourgeoise et islamophobe, tout en expliquant que la "France aux commandes, celle de "Je suis Charlie", est celle qui a été anti-dreyfusarde, catholique, vichyste." il a choisi ses termes pour faire mal, plus que pour convaincre. Todd apparait comme un enfant du système médiatique, (d’autres, comme Aymeric Caron le font), obligé de crier très fort dans l'excès et la caricature pour déclencher l'intérêt. Il a réussi son coup.
De même le principe du « deux poids, deux mesures » défendu par les organisations d’extrême gauche « décoloniales », et relayé par Aymeric Caron, me paraît très dangereuse car elle racialise le débat et peut préparer l’apartheid que souhaitent instaurer tant la droite extrême de l’UMP qu’incarne Nicolas Sarkozy que le Front national de Marine Le Pen. Ainsi l’extrême gauche tient un discours exactement symétrique à celui de la droite et de l’extrême droite identitaire.  
Mais ce qui est plus grave pour Emmanuel Todd, que pour Aymeric Caron, c’est qu’il se camoufle derrière son statut de scientifique pour dire cela et là c’est malhonnête et pitoyable.
Pourquoi fait il cela ? bien sur il déteste sans mesure ni retenue François Hollande, les socialistes et la social-démocratie "embourgeoisée", il en a le droit et il n’est pas le seul. Michel Onfray, Régis Debray, Alain Finkielkraut ou Jean-François Kahn partagent cette identique exécration. Sans doute ont ils le droit et raison de le faire mais tant d'acrimonie, pour fusiller la gauche au pouvoir n’est ce pas un peu exagéré ou tout au moins nous laisse songeur quant à leur honnêteté intellectuelle. Et c’est dommage car ils disent aussi des choses justes mais du coup elles passent inaperçues.
Dénoncer l’unanimité fictive du 11 janvier, l’islamisation inconsciente de beaucoup et les récupérations politiques de certains, dire que c'est surtout la France d'en haut qui a manifesté, tout cela est juste comme de faire de la laïcité un vecteur d’empathie plutôt que d’exclusion tout cela est juste et bénéfique, mais l’erreur d’Emmanuel Todd et de l’extrême gauche c’est de faire des raccourcis tendancieux et faux afin de faire mal et d'alimenter la polémique.


mardi 12 mai 2015

Si la France attendait un Cameron à la française


Cameron est sorti vainqueur des dernières élections. Les Anglais contre toute attente viennent de le plébisciter, pourtant le taux de pauvreté ne fait qu'augmenter, le nombre de fonctionnaires est en baisse constante (400.000 fonctionnaires en moins), les allocations sociales sont limitées dans le temps, des contrats zéro heure ont été institués, (ils font exploser les embauches et diminuer le taux du chômage). Il est vrai que son bilan économique est assez bon, le Royaume-Uni renoue avec une croissance de 2,6 % en 2014, et deux millions d’emplois ont été créés. 
Et si les français rêvaient d’un Cameron à la française, n'attendent-ils pas avec impatience le retour de la droite ? Ce n'est pas Mélenchon qu’ils espèrent, ils veulent plus d'autorité, et la droite de plus en plus décomplexée et l’extrême droite sont prêts à les satisfaire. Tandis que la gauche se décompose et fait le jeu de ces droites là et même les encourage, François Hollande considéré comme n’étant pas assez libéral par la droite, déplait par son petit côté social démocrate et son ascendance catholique ("Le père de Hollande est un catholique d'extrême droite, sa mère une catholique de gauche" dixit E. Todd) à la gauche la plus extrême.

mardi 5 mai 2015

Laurent Joffrin : Le réveil français



La France est bien plus forte qu'on ne le dit : un  PIB de 2000 milliards d’euros, elle est la 5ème ou 6ème puissance mondiale alors qu’elle est la 20ème pour la population. Elle est la 2ème économie de la zone euro. Elle attire quoiqu’on dise les capitaux étrangers : 3ème place au monde pour les investissements étrangers directs. Son PIB par habitant est de 34000 dollars (la moyenne européenne)
Bien sur 10% de la population ne travaille pas ; déficit budgétaire est de 4%, (ailleurs en Europe il est de 3%). Mais la stratégie française est juste et cela depuis 2008 (Sarko puis FH) car elle refuse de se soumettre aux diktats de Bruxelles, ce qui a été fait en Grèce, en Espagne, en Italie et au Portugal et d’ailleurs la Banque centrale européenne et les autres pays de l’UE lui donnent raison aujourd'hui.
Nombreux disent qu' elle ne sait pas se réformer, car les libéraux en pensant réformes pensent sacrifices,  et la gauche pense progrès social et il y a eu des réformes de progrès social : 35 heures, Santé, Relations au travail. Bien sur en temps de crise les sacrifices sont nécessaires, et nous les avons faites.
Selon un proche de Juppé la France est prête au retour d’une droite libérale (dictature des marches, effacement de l’Etat, libéralisation du marché du travail) non si la gauche bouge continue de bouger, accepte la mondialisation et les principes de l’économie de marché, distingue spéculateurs et financiers,  c'est ce qu'elle fait, les sociaux libéraux comme Vals ou Macron montent dans les sondages, donc les mentalités changent. Le prochain enjeu présidentiel sera : comment sortir de la crise par une social-démocratie ou social libérale ou libérale seule ?
Attention aux libéraux qui font le jeu du FN en voulant le recul de l’Etat, la concurrence avec l’étranger, la libéralisation totale du marché du travail. Marine Le Pen l’a bien compris et veut le rétablissement de l'Etat, la défense des Services publics et la protection du pouvoir d’achat des classes populaires, le pessimisme fait le jeu du FN, le réalisme de l’action le gêne.
Danger de cette gauche sinistre comme JL Mélenchon, Cécile Duflot et certains frondeurs qui mettent sur le même plan social-libéralisme et fascisme, cette gauche se proclame vraie gauche  et donne de la France une vision déformée : inégalitaire ou le social recule et dirigée par le gouvernement de FH et M Vals : un ramassis de traitres et d’incompétents ! Bien sur il y a plus de 3 millions de chômeurs, bien sur le pouvoir d’achat des plus modestes stagne, mais donner de la France cette vision déformée c’est dangereux c’est mentir pour promouvoir leur programme radical mais surtout irréaliste. 
La France n’est pas un pays libéral :  les prélèvements obligatoires sont les plus élèves du monde,  on ne peut licencier qu’au terme d’une procédure contraignante ou sont associés syndicats et administration,  le taux d’imposition des plus riches est le plus élevé d’Europe,  le code du travail compte plus de 3000 pages,  les plus pauvres sont soignés gratuitement et de la même façon que les riches, la plupart des activités sont soigneusement réglementées,  la puissance publique se mêle de presque tout (audiovisuel, stratégies industrielles, énergies…)
Nous avons un état providence, et il faut se soucier des déficits sinon notre système sera menacé. Cet état providence est le produit d’une longue histoire et de nombreuses luttes et il a été élaboré par une gauche réformiste (Jaurès Blum, Mendes, Mitterrand, Rocard Jospin et aujourd’hui Hollande) aidée par une droite sociale et intelligente (De Gaulle, Chaban-Delmas, Giscard : indemnisation du chômage ; Chirac : CMU gouvernement Jospin)
La France malgré la crise est restée un des pays les plus égalitaire du monde développé, le libéralisme n’est pas vainqueur en France : sous Jospin socialiste la croissance dépassa 3%, Chirac plus libéral et sous Sarkozy très proches des plus riches, l’économie française retombe.

Et si les Français préféraient travailler un peu moins plutôt que de gagner plus et si les français préféraient un niveau plus élevé d’imposition pour privilégier le vivre ensemble les services publics, les activités collectives aux plaisirs solitaires, la France est Républicaine et Sociale?

jeudi 30 avril 2015

Réforme du collège unique : Fluctuat nec mergitur


Fluctuat nec mergitur (battu par les flots mais ne sombre pas)

Triste d'entendre que depuis 40 ans nous avons toujours les mêmes débats : peur de supprimer l'élite (qui se reproduit elle même) et de rendre le niveau de tout le monde médiocre, alors que cette réforme du collège développe et met en avant les enseignements fondamentaux, permet à tous les enfants de s’initier au latin, ouvre au contraire à l'interdisciplinarité, à plus d'autonomie des élèves et plus de liberté pour les enseignants en équipe, tout en assurant à ces derniers plus de formation continue. 
Bien sur elle n’est pas parfaite, elle ne donnera pas ses fruits tout de suite, mais pourquoi ne pas essayer ? Pourquoi ces critiques infondées, ces réductions, ces mensonges ? Par peur d’évoluer, de changer (on peut le comprendre) ou par peur d’un collège plus efficace pour réduire la fracture scolaire, non ce n’est pas possible, ce ne peut être cette peur là !